C. Application

1) Réalisation d'un sondage

Nous avons réalisé un sondage en décembre 2011 au Palais de la Découverte afin de quantifier les différences de perception du son selon les individus.

Ce sondage était divisé principalement en 2 parties : une partie physiologique, où nous avons fait écouter des sons à une fréquence croissante (de 8 000 à 22 000 Hz) aux sondés qui nous faisaient signe lorsqu’ils n’entendaient plus rien, et une autre sociologique pour laquelle nous avons fait écouter trois extraits de musiques de 10 secondes chacun. Ces trois musiques étaient dans l’ordre « L’oiseau et l’enfant » de Marie Myriam, « Poker face » de Lady Gaga et une musique traditionnelle indienne. Pour finir, nous avons posé quelques questions personnelles aux sondés afin de pouvoir analyser les résultats. Cela nous a permis de constater que les différences de perception du son dépendaient de divers facteurs. Voici la fiche de sondage que nous avons soumis à 151 personnes

Pour finir, le sondage a duré environ 8 heures ce qui nous a permis d’interroger un nombre de personnes assez conséquent. Voici l’échantillon concerné :

2) Causes physiologiques

Toute la première partie du sondage concernait l’audition simple des sons. En effet, nous avons fait écouter des sons de plus en plus aigus aux sondés qui nous prévenaient lorsqu’ils n’entendaient plus rien. Or ce sondage permet de montrer clairement le phénomène de presbyacousie :

En effet, plus les sondés sont âgés, plus ils entendent des sons sur une plage restreinte, ce que nous avons démontré dans la partie précédente. En effet, tous entendent à 8 000 Hz, cependant, plus la fréquence augmente, moins les individus âgés entendent (jusqu’à 12 000Hz en moyenne pour les personnes de plus de 50 ans). Nous pouvons aussi constater que certains individus, ayant subi un traumatisme auditif dans leur vie, ont des pertes auditives importantes malgré leur âge. Cela explique que des individus âgés d’une vingtaine d’années n’entendent que jusqu’à 14 000 hertz (au lieu de 16 000 à 17 000).

Cependant, grâce à un suivi médical continu, certaines personnes ont récupéré de partiellement à intégralement leurs capacités auditives. Mais ce n’est pas tout : nous pouvons voir que tous les traumatismes auditifs sont très différents et que la récupération dépend notamment de l’ampleur la perte après le choc. Par exemple, les individus ayant été exposés à une déflagration ont une perte beaucoup plus importante que les personnes étant sujets à otites comme le montre le tableau suivant.

3)Influence sociologique

Cependant, les différentes interprétations des sons n’ont pas que des causes physiologiques mais aussi culturelles et sociales. C’est ce que nous avons pu constater dans la seconde partie de notre sondage.

Pour commencer, dans la société moderne, nous entendons dire de plus en plus que les gens écoutent la musique trop forte ou s’exposent de plus en plus à des sons intenses durant de longues durées. Voici ce que nous pouvons observer :

Nous pouvons voir que un tiers des individus sondés déclarent écouter de la musique trop fort.

Et voici un ordre d’idée permettant de se rendre compte de la force d’un son (en décibels) et du ressenti qu’il provoque sur notre oreille.

Les gens ont souvent l’impression d’écouter un son trop fort alors que ce n’est pas le cas. En effet, la principale cause de perte d’audition est la perte liée à l’âge, ce qui est tout à fait normal même si certains métiers ou certaines pratiques (chasse, travail dans des usines bruyantes par exemple) favorisent ces pertes, mais ceci reste assez marginal. Ce phénomène peut d’ailleurs s’expliquer assez simplement : le cerveau à pour but de protéger notre organisme contre toute agressions extérieures. Or, dès qu’il va entendre un son qui serait à peine susceptible d’endommager notre oreille, il va faire le maximum pour s’en protéger, et notamment en nous faisant comprendre que ce son est trop fort (nous allons baisser ce son ou nous en isoler en nous éloignant par exemple). Ainsi, nous avons souvent l’impression d’être exposés à des sources de bruits trop fortes, même si ce n’est pas le cas. Enfin, un son commence à être désagréable à partir de 80 décibels alors qu’à cette intensité, il n’est absolument pas dangereux pour l’oreille humaine. Voir l’annexe B pour plus de précision.

Pour finir, nous voyons que la musique que les gens ont préférée est Poker Face, c'est-à-dire une musique qui passe souvent à la radio et à laquelle nous sommes le plus habitués. En revanche, l’Oiseau et l’Enfant, une musique à laquelle nous sommes moins habitués, notamment les jeunes, car sortie en 1977 rencontre un succès moindre. Elle rappelle cependant à huit personnes des souvenirs, raison pour laquelle ils déclarent la préférer. Cela illustre très bien ce que nous disions dans la première partie : lorsqu’un son rappelle au cerveau un souvenir agréable, ce dernier va libérer de la dopamine et le son en question est d’autant plus apprécié. Enfin, un tiers des sondés déclarent préférer la musique indienne, ce qui montre une certaine ouverture d’esprit et un goût prononcé pour l’inconnu.