Partie 3

Compréhension et analyse de l'onde

A. Interprétation du son par le cerveau

1) Le chemin des signaux électriques

Comme nous l’avons vu précédemment, pour qu'un son arrive de l'oreille jusqu'au cerveau, l'oreille interne envoie l'onde sonore sous forme de décharges électriques jusqu'au cerveau par l'intermédiaire du nerf auditif (ou cochléo-vestibulaire) se trouvant dans le tronc cérébral.


[Fig. 3.1] Chemin emprunté par le signal électrique
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Les influx nerveux sont donc transmis au nerf auditif (nerf cochléaire ou cochléo-vestibulaire), qui vont les amener aux centres auditifs du cerveau par le tronc cérébral : les décharges nerveuses passeront par le nerf cochléaire avant d’arriver dans le noyau cochléaire qui commence à déchiffrer le son : il permet de définir son type (cri, alarme, paroles…) puis dans le thalamus où il se fait un important travail d’intégration (préparation d’une réponse motrice, vocale par exemple). Enfin, les influx sont transmis au lobe temporal, partie du cerveau responsable de l’audition, de la mémoire et du goût, et plus précisément au cortex auditif qui va recevoir un message déjà en partie décodé par le noyau cochléaire et les neurones du thalamus, et va pouvoir le reconnaître voire le mémoriser. Enfin, il peut donner un ordre d’importance aux différents sons qu’il perçoit, d’où l’impression de brouhaha que l’on peut ressentir dans un espace très bruyant par exemple.

De même, le cerveau permet la coordination entre les deux oreilles. En effet, c’est lui qui va situer le son dans l'espace, lui qui reconnaît un instrument de musique ou une personne précise, ainsi que la situation dans l’espace de la source d’où provient le son.


[Fig. 3.2] Schéma du tronc cérébral et des nerfs qui s'y trouvent
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2) Traitement du son

C'est donc le cerveau qui traite les signaux nerveux apportés par l'appareil auditif périphérique : il est responsable de nos perceptions auditives. La perception auditive fait intervenir plusieurs facultés mentales, des troubles neurologiques peuvent donc affecter notre acuité auditive. Le cerveau reçoit le son transmis par les oreilles mais celui-ci peut aussi envoyer un son vers les oreilles par l'intermédiaire des voies descendantes (système auditif efférent). Nous pouvons, pour illustrer cela, donner l’exemple des acouphènes. Les acouphènes sont des troubles auditifs caractérisés par la manifestation de bourdonnements, pulsations, cliquetis ou sifflements dans l’oreille d’un individu. Ces troubles peuvent être dus à différentes causes. Comme nous le verrons dans la partie suivante, il y a nombre de causes classiques telles que l’âge, l’écoute prolongée d’un son fort, la prise de médicaments ototoxiques ou l’hypertension.

Elles feront vibrer le tympan ou encore créeront des sons « fantômes » à cause de cellules ciliées abimées. Mais ce n’est pas tout : subir un traumatisme crânien peut aussi provoquer des acouphènes. En effet, le cerveau, « déréglé », interprètera des sons qui n’existent pas et le patient sera sujet à ce trouble. De même, la puissance des acouphènes dépend de l’interprétation du cerveau : ainsi, les mêmes acouphènes de perception chez différentes personnes peut entraîner une gêne quasi-nulle à insupportable.

Pour finir, il est nécessaire de savoir que le cerveau permet la corrélation de tous les sens, ainsi, nous ne faisons pas qu’entendre les sons qui parviennent à notre cerveau : nous pouvons aussi les voir. En effet, lorsqu’un individu nous parle, afin de mieux le comprendre, nous regardons inconsciemment sa bouche. Le cerveau met ensuite en relation les sons qu’il entend et les sons qu’il voit. De cette manière, deux sons identiques prononcés par un individu ne nous sembleront pas être les mêmes si il réalise des mouvements différents avec sa bouche lorsqu’il les émet.

3) Effets sur le corps humain

Le cerveau et la moelle épinière contiennent également un réseau neuronal qui contrôle le système nerveux autonome : la partie du système nerveux responsable des fonctions automatiques. Non soumis au contrôle volontaire, le système nerveux autonome contrôle notamment la régulation hormonale et l'activité des muscles lisses et du muscle cardiaque. Le système nerveux autonome agit à différents niveaux. Il régule par exemple le rythme cardiaque, la digestion, la respiration, la salivation, la miction, la sécrétion de sueur ou l'excitation sexuelle.

Ainsi, l’écoute d’un son ou d’une musique particulière peut provoquer du plaisir, de la peur et nombre d’autres sensations plus ou moins agréables notamment par la sécrétion de molécules telles que la dopamine dans l’organisme. Cette molécule, par exemple, stimulera immédiatement l’organisme (provocation d’envie et de désir) ainsi que le cerveau et lui permettra d’apprendre afin de pouvoir répéter les stimuli en question par le futur, d’où l’apprentissage de l’air et l’envie de répéter l’écoute d’une musique. Cela explique le fait que, dans un sondage que nous avons réalisé et dont nous reparlerons plus en détail dans la partie C, huit personnes âgées de plus de 30 ans aient dit avoir préféré « L’oiseau et l’enfant » de Marie Myriam car cette musique leur rappelait des souvenirs.

La sérotonine au contraire, dont l’effet traduit plutôt la satiété et l’inhibition provoque un dégoût et l’envie d’empêcher ce son de se reproduire. Ainsi, lorsqu’un individu sera soumis à l’écoute d’un son désagréable ou trop fort pouvant endommager son oreille, il fera tout pour éviter que cela se reproduise, inconsciemment.