Introduction

L’expression des « trois oreilles » provient de la présence des trois zones qui composent le complexe auditif. Chacune d’elles effectue une action bien précise dans le mécanisme de l’audition. Pourtant, si ces trois zones n’ont pas la même taille ni le même rôle, elles font véritablement partie d’un même processus où chacune d’elles est indispensable à celle qui la précède.

Sur la figure 2.1, on peut voir la situation dans l’espace du complexe auditif par rapport à toute la sphère crânienne.

A. Réception de l'onde

1) Oreille externe

La première interface de notre corps qui interagit avec une onde sonore est l’oreille externe. C’est toute la partie manuellement accessible de notre oreille. Ainsi, elle comprend le pavillon, le conduit auditif externe (ou CAE) et s’arrête au niveau de la membrane du tympan (voir figure 2.2).

a. Le pavillon

Le pavillon est la partie directement visible de l’oreille externe. Il est composé intégralement de cartilage, et il permet d’amplifier et de diriger les sons par diffraction. En effet, lorsque l’onde arrive sur cette partie, ses nombreux replis la diffractent dans de nombreuses directions ce qui permet à une plus grande partie de pénétrer dans le Conduit Auditif Externe. Au final, l’onde est principalement amplifiée de 10 décibels autour de 5 000 Hertz.

Les pavillons permettent aussi de repérer un son dans l’espace, mais l’homme ne disposant pas de muscle pour les réorienter en fonction de ce repérage, il est généralement traduit par une rotation de la tête ou du corps entier.

b. Le Conduit Auditif Externe

Le Conduit Auditif Externe (ou CAE) est un tube d’environ 25 millimètres de long composé de cartilage sur les deux premiers tiers, puis creusé sur le dernier tiers directement dans l’os temporal du crâne. Il est recouvert d’un épithélium, qui sécrète le cérumen, et de poils qui empêchent les agents extérieurs d’y pénétrer (insectes, poussières, …). Il joue un rôle d’amplificateur en permettant à une onde de se réfléchir sur ses parois dont le diamètre diminue au fur et à mesure que l’on s’approche du tympan : de 10 mm à l’entrée à 5mm au niveau du tympan. Au final, l’onde est amplifiée principalement de 10 décibels autour de 2500 Hertz (voir figure 2.3).

2) Oreille moyenne

Le second intermédiaire entre une onde sonore et notre corps est l’oreille moyenne. C’est la partie qui comprend le tympan et la structure située directement derrière-lui, soient principalement les trois différents osselets : le marteau, l’enclume et l’étrier.

L’oreille moyenne a pour principal but de transmettre l’onde à l’oreille interne, tout en l’atténuant si celle-ci est trop importante. Elle est remplie d’air, s’ouvre sur le tympan et se ferme sur la fenêtre ovale. Entre les deux se situent les trois osselets : le marteau, l’enclume et l’étrier.

a. Le tympan

Le tympan est une membrane fine et élastique qui sépare l’oreille externe de l’oreille moyenne. Il mesure en moyenne 8mm de diamètre et est composé de trois couches membraneuses distinctes : une couche de peau du côté de l’oreille externe, une couche de muqueuse du côté de l’oreille moyenne, et une couche de tissu conjonctif entre les deux. Sa partie supérieure est appelée pars flaccida. C’est un tissu mou qui ne recouvre que 10% de la surface totale. Les 90% restants font partie de la pars tensa, appelée ainsi du fait de la tension maintenue dans ce tissu. En effet, le manche du marteau, l’un des osselets, s’appuie directement dessus.

b. Les osselets

Derrière le tympan se trouvent trois petits os appelés osselets (voir figure 2.6). Ce sont les plus petits du corps humain :

• le marteau 1 :
  • C’est le premier de la chaîne des osselets. Il est en contact direct avec le tympan dont il tend la membrane. Il s’articule avec l’enclume.
• l’enclume 2 :
  • C’est le second de la chaîne des osselets. Il joue le rôle d’intermédiaire entre le marteau et l’étrier avec lequel il s’articule à sa base.
• l’étrier 3 :
  • C’est le troisième et dernier de la chaîne des osselets. Il communique l’énergie mécanique transmise par le marteau et l’étrier à l’oreille interne à travers la fenêtre ovale. Il est relié à un muscle qui se tend lorsqu’un mouvement possiblement dangereux est généré, afin de l’atténuer et de protéger l’oreille interne. On parle alors du réflexe stapédien, du nom latin de l’étrier : stapes.

c. Parcours d'une onde dans l'oreille moyenne

L’onde, qui arrive de l’oreille externe, fait vibrer le tympan plus ou moins vite selon la fréquence du son émis. Il en résulte un mouvement des osselets situés juste derrière qui transmettent la vibration sonore à l’oreille interne par la fenêtre ovale (voir figures 2.7 et 2.8).